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  1. Bordeaux : le crépuscule des dieux ou le soulèvement des "David"

     

    Chronique d’une mort annoncée : 

     

    Extrait du petit dico du vin naturel de 2010 
    'Les vins de Bordeaux sont les champions des produits exportés depuis la France, leader de l’exportation de vins tranquilles en bouteille (source : www.sommelier-international.com).
    Petit rappel : « La viticulture représente en Gironde 55 000 emplois directs et indirects, un chiffre d'affaires de 3,7 milliards d'euros. Quant à la superficie du vignoble, elle atteint 117 500 hectares, exploités par 8 650 viticulteurs. En 2008 et 2009, 20 % des viticulteurs girondins avaient un revenu négatif et 40 % dégageaient un revenu inférieur au Smic. Un nombre croissant de viticulteurs est amené désormais à solliciter le RSA (source : www.sudouest.fr).
     Le fossé se creuse entre les grands crus du médoc et les petits viticulteurs d’appellations régionales (bordeaux, bordeaux supérieur). Selon mes sources, il y a plus dix ans, un tonneau de vin de bordeaux d’appellation régionale valait 10 000 francs. Actuellement, c’est moitié moins. La solution pour ces vignerons d’appellations modestes est la symbiose en une agriculture biologique et une vinification en levures indigènes qui permettent de donner de la personnalité et une valeur ajouté au vin. Les meilleurs exemples sont château Le Puy en côtes de Franc, château Thuron en bordeaux supérieur"

     

    Vendange de Pontet-Canet

     

     

     

    Lors de ma première version de mon petit dico du vin naturel, j’insistais sur le nombre de viticulteurs aux RSA. Impensable pour beaucoup de personnes, alors que des primeurs du Médoc et de Pomerol atteignent des centaines d’euros. 

    L’omertà des médias est de mise à cette époque là…les ventes des grands crus classés menaient ce grand navire « Bordeaux » au firmament grâce à leur  notoriété, les critiques d’avocat américain et à l’engouement soudain de l’Asie. Tout paraissait beau, blanc et propre. Saint-Emilion ressemble maintenant à un lieu de pèlerinage comme Lourdes, avec ses parkings payants pour bus bondés de touristes. 

    cristalisation sensible de Mirebeau

    Et tout d’un coup le château….. de cartes s’effondra, où plutôt les langues se délièrent. Isabelle Sapporta avec son Vino Buisness, l’un des rares livres dénonçant les dérives du système bordelais. On est loin du cliché de carte postal où tout le monde est beau et gentil. Les petits vignerons crèvent la gueule ouverte, certains sont obligés de vendre le terroir de Pomerol grâce à certaines pressions financières alors que les mastodontes aux dents longues s’offrent avec l’Europe des subventions outrageuses afin d’embellir leur parking. Un procès entre la journaliste et un requin de Saint-Emilion est en en cours  Jean-Pierre Lallemand vigneron à Pondaurat  m’affirme que son entreprise survit grâce à sa retraite de fonctionnaire. Bernard Magrez le propriétaire de 40 châteaux dans le Bordelais se sépare de ses crus non classés. Est-ce une protection commerciale vis à vis de ses partenaires négociants comme il le confirme ou est-ce « une défiance commerciale avisée vis-à-vis du Bordelais qui serait en difficulté » comme le prétend Le consultant marketing Fabrice Chaudier.

    Des vignes en Chimie à Pomerol
     

    Ensuite dans le  livre de Sapporta, une  boîte de Pandore s’est ouverte : celui des produits chimiques mettant en scène une soeur d’un ouvrier agricole décédé: Bibeyran Marie-lys se bat afin que les vignerons à la fois propriétaires et ouvriers se protègent et informent les voisins des éventuels épandages. 

    Lors de ma venue à Martillac fief de prestigieux Pessac-Léognan, un fait m’a été révélé. Un prestigieux domaine propriété d’une société connue du grand public par ses confitures a pulvérisé les produits chimiques un après-midi à 13H30 près de l’école à l’heure de la récréation. Des altercations entre mamans et ouvriers de ce château eurent lieu. Un collectif anti-produit chimique vit le jour. La seule réponse de ce château fut l’arrachage des vignes près de l’école….De mémoire, un journaliste aurait suivi cela. Un reportage naîtra en septembre…Depuis, certains vignerons signalent leurs épandages . Mais je pense que la solution est que des recherches sur l’agriculture biologique et biodynamique doivent être développées afin que l’on puisse se concentrer sur cette méthode. 

     Vignes bio en Pomerol

    Le monde du vin change…Les paroles de Nicolas Joly se sont répandues dans le monde entier insistant sur des vinifications et des agricultures propres. Serait-ce le crépuscule des dieux du boisé, des milieux maigres et du marketing bling bling ou le soulèvement des « petits » david n’ayant point peur des Goliath et élaborant des vins à dose de soufre faible et une agriculture en biodynamie. 

    J'en suis persuadé, la preuve en est l’abandon des cavistes parisiens vis à vis des Bordeaux technologiques, la nette baisse de Vinexpo selon mes sources officieuses, le recul des ventes de primeurs en Chine, une exportation moindre en Grande-Bretagne…Bref, un tournant arrive…Pontet-canet revit en Biodynamie, Palmer le suit…mais les dégustateurs attachés au classicisme sauront-ilsl évoluer leurs goûts. Car leur première victime fut le déclassement des Hauts de  Pontet-Canet en Vin de france pour le millésime 2012.

     

     

     Qui sont les ânes dans cette région ?

     

    Dans une mort, il y a toujours une renaissance. Pendant ce mois de juillet 2015, j’ai rencontré les « David » de Bordeaux, ces personnes qui vous me font reboire du vin sans artifice…Le renouvellement  de cette région viendra par un changement de cap. Même François Lurton parle de digestibilité dans ses vins. C’est vrai que le sauvignon blanc d’Espagne que j’ai goûté  n’était pas mon style mais très digeste…je trouve que c’est une grande avancée. Bref Je revis pour cette région et vous…..

     

    Je n'aime pas le goût du Bordeaux vinifié avec " l'oenologie moderne". Ici vous trouverez des vignerons qui labourent leurs vignes et utilisent des levures indigènes avec ou sans soufre. 

    Thuron : Bon classique digeste avec des vieux millésimes

    Mirebeau : Un autre Pessac-Léognan

    Paul Barre : La consécration de la Biodynamie

    Lamery : Le vin de comptoir de Bordeaux

    Gombaude-Guillot : La constance du  savoir faire. 

    Clos des moussis et Clos du Jaugeyron : La renaissance du Haut-Médoc

     

    Jean-Charles Botte Août 2015

     

    Pondaurat magnifique village dans les Bordeaux sup

     

    Les ebooks de JCBOTTE