Pourquoi as-tu écris deux livres :
Le
premier « le guide des vins vivants » est sorti en 2007, il y a 4 ans.
J’ai arrêté d’écrire afin de lire et de progresser dans le style.
Ensuite, deux années ont été nécessaires pour trouver un sujet idéal et
un terrain d’entente avec mon nouvel éditeur Guy Trédaniel qui me
suivait depuis un certain temps
Quel honneur d’avoir comme auteur de la préface Michel Onfray ?
C’est
un homme humble, simple et à l’écoute de tout le monde. Cet épicurien
m’a confié qu’il aimait les vins que je proposais au restaurant. Je suis
très fier qu’il ait adoré le petit dico du vin naturel.
Pourquoi ce titre « le petit
dico du vin naturel » alors que tu parles de goût, d’agroalimentaire, de
vins conventionnels et de bien-être.
Mon collègue
sommelier Dominique Courrègelongue compare toujours les vins que j’aime
aux vins antérieurs aux années 70. En effet, ce n’est pas le vin naturel
ni la bio qui sont à la mode comme le font rappeler certaines mauvaises
langues mais bien les produits chimiques. Ces derniers sont arrivés
fins des années 60 et ont entraînés un changement de vinification avec
l’ajout des levures sélectionnées de laboratoires. La mise en avant de
l’agriculture biologique et de l’écologie est un juste retour des
choses. Les vins naturels sont à mon avis le patrimoine de la France.
Mais l’œnologie moderne est un progrès pour les vins Français, n’est-ce pas ?
Oui,
la maitrise à la fois des conditions sanitaires et de la vinification
ont engendré une amélioration des vins français. Mais à force de vouloir
tout maitriser, on a contrôlé le côté magique du vin et comme disait
Philippe de Rothschild dans le bon et les autres de 1976 « on ne peut
pas rater une récolte à Mouton…mais que celui-ci ne produira sans doute
plus jamais un millésime comme 1929 » et Pierre Marie Doutrelant
l’auteur de ce livre surenchérit : « Le progrès a nivelé les qualités à
la cote intermédiaire. Lorsque l’œnologue supplanta le maître de chai,
la technicité tua le génie ».
Tu insistes sur la consommation du vin en France et de l’éducation du goût ?
Le
vin en France fait partir du produit intérieur brut. Il propose des
milliers d’emplois et est très important pour le commerce intérieur. Son
talon d’Achile est la diminution de la consommation du vin de nos
concitoyens.
L’agroalimentaire gouverne le monde de l’
alimentation. Je vois mal des enfants éduqués au soda et au fast food
étant des futurs consommateurs de vins . Avant les mamies gâteaux nous
élaboraient des bons petits plats et ouvraient nos papilles aux goûts
racés. Maintenant elles sont remplacés par les mamies « Mac do »….
Tu es dur avec certains journalistes et certains acteurs du vin ?
Je
ne suis pas dur mais réaliste. Certains journalistes et acteurs du vin
doivent progresser ou évoluer. Je suis content de voir que certains
comme Jean-Emmannuel Simond auteur du soufre dans le vin (RVF juin
2009) , et d’autres appartenant à la RVF où à Gault et Millau s’
intéressent au vin naturel et vin bio. Ensuite, je trouve qu’il y a
beaucoup de régions reconnues qui dorment sur leurs lauriers.
Les deux livres sont faciles à
lire. Est-ce volontaire de ta part ?
« Le petit dico
naturel » est un pamphlet sur le vin d’aujourd’hui. Le vin est notre
patrimoine et doit être connu de tous. Il est ludique, caustique et
humoristique.
« Apprendre avec un pro » propose un tableau de mémorisation pragmatique.
J’ai lu beaucoup de livres sur le vin, parfois ils sont trop compliqués. Je voulais qu’ils soient à la portée de tous.
Quelle est ta découverte de cette année ?
Ce
n’est pas un vigneron, c’est vitajuwel vin. Cet instrument permet aux
consommateurs de savoir si le vigneron a utilisé des intrants. Lorsqu’il
est naturel, il s’ouvre. Sinon, il devient imbuvable.
Août 2011