Le droit de plantation : la réponse à Pascale Got

« Le 1er janvier 2016, l’encadrement des plantations des vignes disparaîtra au niveau européen; tout le monde pourra planter de la vigne n’importe où, sur l’ensemble du territoire européen y compris dans les Etats membres où il n’y a pas de vigne aujourd’hui.

La suppression de ces droits de plantation va entrainer une surproduction européenne, la multiplication des faillites des petits propriétaires et un nivellement de la qualité par le bas. C’est tout un patrimoine de tradition, de culture et se savoir-faire qui est aujourd’hui menacé. »

Blogue de Pascale Got député du Médoc

Ma réponse :

Madame,

Je suis dégustateur  de vins professionnels et auteur de trois ouvrages sur le vin

-          Le guide du vin vivant édition anagramme

-          Le petit dico du vin naturel édition le courrier du livre

-          Apprendre avec un pro édition le courrier du livre

Je comprends votre intérêt à défendre les droits de plantations. Mais dans votre site vous mettez ceci « tout un patrimoine de tradition, de culture et de savoir-faire qui est aujourd’hui menacé. »

Ensuite, sur votre site je trouve une photo de vigne bien « traitée » explicative de votre région  le Médoc :

-Est-ce une vigne désherbée chimiquement est la tradition et le savoir-faire de la France ?

Si actuellement la concurrence est mondiale c’est le résultat d’une politique catastrophique du monde du vin français depuis 30 ans

-          Apparition des désherbants chimiques depuis 1965. La conséquence fut désastreuse : l’emploi des levures exogènes qui à mon avis standardisent le vin

-          Emprise  de l’œnologue et l’écoute des vignerons vis à vis de Robert Parker

-          La loi Evain

-          L’éducation de nos enfants par l’agroalimentaire : croyez-vous qu’un enfant élevé au coca et au Mac do sera un buveur de vin ?

Les racines du mal ne proviennent pas hors de nos frontières ni des futurs lois, mais bien de nos bêtises : que nous soyons parents, professionnels du vins, vignerons ou journalistes. Si nos vins étaient issus de vignes non désherbés * et vinifiés en levures indigènes, ils seraient plus personnalisés et moins fragiles face à la concurrence. Une région l’a compris l’Alsace.

Je vous souhaite bon courage et je signerai la pétition. Mais comme disait ma grand-mère on a ce que l’on mérite.

Jean-Charles Botte sommelier www.vinpur.com

* il n'y a que la bio qui interdisent les désherbants