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  1. Le cas Michel Béttane volume 2

     
    Dans mon livre « le petit dico du vin naturel » je décris, j’égratigne avec un flair réaliste    le petit monde du vin d’aujourd’hui. Les journalistes ne sont pas oubliés…Comme certains sommeliers, œnologues ou chefs de cuisines pensent que la vérité leur ait dû et se comparent à des étoiles.
    Ma critique sur Michel Bettane est à la fois posé et réaliste (avec preuve à l’appui). Ce monsieur que je ne connais pas a été de très grande classe avec moi. Alors d’autres écritures viticoles dogmatiques furent immondes avec mon attaché de presse, ce quinquagénaire charismatique m’a retourné un petit mot gentil en me remerciant de l’avoir prévenu en lui faisant parvenir les livres. Bien-sûr suivait une petit phrase ponctué de « je ne suis pas d’accord avec vous  et vous écrivez des bêtises »


    Dans le numéro de 3 étoiles n°31 (oct/nov/dec),il y avait ceci :
    « le levurage :
    ……Faire croire qu’elles (les levures) naissent sur le terroir, qu’elles lui appartiennent et sont seules capables d’en exprimer le caractère est une vaste plaisanterie….
    ….Les meilleures Bordeaux d’aujourd’hui, dont la plus grande majorité ont recours à des levures sélectionnées de Laboratoire ont une régularité inconnue du passé et il ne viendrait pas l’esprit d’aucun dégustateur sérieux de dire que château Lafite ressemble à son cousin Mouton ou que leurs vins actuels ont perdu le caractère des anciens. »


    Je ne sais pas si elles naissent sur le terroir mais elles sont sur la pruine du raisin avant tout, et vous en trouvez aussi dans la cave. Ma première expérience avec des levures indigènes et exogènes fut au château de briacé (lycée viticole près de Nantes) où l’œnologue demanda à 14 vignerons de 14 terroirs différents de lui donner des raisins. Résultats 14 nez différents avec une rétro-olfaction plus ou moins longue, sur des sables on sentait un goût de fruits exotiques, sur des terroirs complexes on sentait du beurre. Et lorsque l’œnologue nous présentait des vins vinifiés en levures exogènes, les nez étaient plus aromatiques et les retours de bouches étaient très courts.

    Ensuite pour les Bordeaux, je laisserai place à ma fainéantise et à votre bons sens et  je  reprendrais donc les phrases de Pierre-Marie Doutrelant (grand wine writer et trop tôt disparu) dans « les bons vins et les autres » de 1976 pages 8 et 9 aux éditions du seuil


    « Le progrès a nivelé les qualités à la côte intermédiaire. Lorsque l’œnologue supplanta le maître de chai, la technicité tua le génie……Philippe de Rothschild confie souvent qu’aujourd’hui on ne peut rater une récolte à Mouton….mais celui-ci ne produira sans doute plus jamais un millésime comme 29 »

    (Stépanie Roussel (Château Lasolle) me donne un exemple simple. Goûter Pontet canet avant 2003 et après 2003, et si vous me dîtes qu'il n'y a pas de différence entre un vin levuré et non levuré, je ne peux rien faire pour vous.)


    Le vin est une sensibilité, Monsieur Bettane n’est pas sensible à la différence entre les vins levurés et non levurés. Il a le droit. Il est important que des hommes de sa plume fasse de la propagande pour le vin..et non pour le coca. J’ai très apprécié l’article Liberté …Quand tu nous manques du n°32 de trois étoiles. Pour moi, MB est la preuve vivante qu’il y a bien deux styles de vins en France et qu’il faut les respecter. Je terminerai par une citation de Jean de Lafontaine « 10 têtes dix avis »  du moment qu'on laisse exprimer tous les avis.

    Jean-Charles Botte