[WINE AND SEX ] c’est le titre d’un de mes articles
écrit sur www.vinpur.com. Il est la réponse à des critiques
que j’ai reçues d’un journaliste anglais travaillant
en France. Elles visaient ma philosophie du vin
naturel. Je ne lui en veux pas, tout le monde voit midi
à sa porte. Enfin, cet article donne la raison de mon
attachement aux vins issus de l’agriculture biologique
avec une vinification en levures indigènes.
« Préambule : "Celui qui n’aime ni le chant, ni les
femmes (ou le sexe) ni le vin sera sot durant toute sa
vie." » Martin Luther (1483-1546)
Dans mon livre Le Guide des vins vivants, je relatais
une expérience*, mais aussi ma sensibilité aux produits
chimiques retrouvés dans le verre vide. Mon
corps transmet aussi des signaux d’alerte ou de désaccord.
La rétro-olfaction longue et minérale singularise
les vins spirituels et vous inonde d’arômes et
de saveurs, encore et encore, comme une jouissance
frénétique suite à une alliance de corps électriques.
C’est la raison pour laquelle les vins de styles buccaux
ne me font pas bander à l’instar des hommes.
Ce n’est pas le cas de mon meilleur ami Cyril, gay
dans le coeur et dans l’âme… Lors d’une visite
impromptue de ses amis, il avait ouvert des vins plus
que conventionnels… Bref, le soir même, allô maman
bobo. La semaine suivante, il fut invité avec son petit
ami Eddy à manger au Coude à Coude, dans le premier
arrondissement parisien, bastion du vin naturel.
Après une demi-bouteille chacun (ce qui est convenable
en mangeant) l’excitation était à son comble et
le back-room de 1 heure du matin était le bienvenu.
« J’ai comprismaintenant »,me confia-t-il « pourquoi
tu l’as écrit dans ton livre. C’était de la folie ! » Le lendemain,
sans mal de tête, il remplissait sa cave… de
vins naturels. Il faut être prévoyant dans la vie.
Et oui, chers lecteurs, le vin naturel (à dose normale)
et le sexe font bon ménage. Je ne sais ni pourquoi ni
comment… L’alchimie de la vie, certainement. J’ai
toujours dit que si Dieu nous avait donné le sexe et le
vin, c’était certainement pour se faire plaisir.Ma jeune
voisine se plaignant de la sirène tonitruante de mes
partenaires devrait en faire boire à son petit ami. Je
suis sûr qu’après cela, un rayon de soleil remplacerait
son éternel regard patibulaire (rires !).
Si je suis devenu amoureux des vins issus de l’agriculture
biologique (certifiés ou non) et vinifiés naturellement,
c’est que mon corps le réclame et non
« un truc pour citadins faussement nostalgiques – de
la nature – qui vivent un peu dans une bulle (lire sur
www.vinpur.com : le vin naturel selon D.C.) ». Les
consommateurs de vins blancs l’ont compris aussi**
(Le sexe et le vin ont plein de choses en commun).
Vins naturels et plaisirs de chair sont commensurables
grâce à l’importance de l’écoute donnée et d’une
certaine compréhension, dans la communion et le
partage. Comme le vin naturel vit, parfois il boude, il
sort de ses gonds. Souvent l’homme pressé omet de
s’interroger sur la raison de certaines de ses expressions
: « Monsieur le sommelier, votre vin pique, il
gaze. » Ah… le goût des autres (rire philosophique
songeur)… mais souvent, il suffit de l’aérer, d’attendre,
de le réchauffer dans les mains. Si à une femme
clitoridienne vous faites l’amour vaginalement, cela
n’ira pas non plus. Il faut écouter son corps, son coeur,
lui demander, parler ensemble, se toucher, intensifier
vos sensations… Le vin naturel c’est comme le
sexe, il faut des préliminaires.
D’autre part, ces deux divertissements détiennent le
même défaut : la délation diabolique. Certains dégustateurs
professionnels de style buccal dénoncent sur
la place publique le goût de ces vins trop oxydés, pas
assez nets. L’homme ayant plusieurs partenaires est
un fait normal, une femme l’imitant est une débauchée
aux yeux de tous. Pourquoi tant de haine pour
deux plaisirs humains… Est-ce que je m’acharne
contre le glucose de blé qui accroît l’obésité ?
Est-ce que je m’insurge contre ces religions qui ont
soulevé des guerres partout dans lemonde, à travers
le temps ? Est-ce que je discrimine les vins chimiques
et très soufrés ? Laissez-nous boire (en quantité raisonnable
bien sûr) un nectar sans ajout de soufre et
issu de l’agriculture biologique. Et même en étant
dans les vignes du seigneur, je pourrais grignoter
l’abricot de madame sans la moindre migraine tout
en brandissantmon dard aiguisé, prêt à offrir des frissons
indéfinissables.
* L’expérience fut la suivante : j’ai bu 2 verres de mauvais alcool.
Le lendemain, mal de crâne et pas d’érection. Une semaine plus
tard, j’ai bu plus d’une demi-bouteille de vin, j’ai dormi comme un
bébé et jeme suis réveillé à 7 heures, avec une grosse érection et
sans mal de tête.
** Beaucoup de personnes redécouvrent le vin blanc grâce à
l’agriculture biologique et une vinification saine.